Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/29

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sciences, et je vois bien qu’il faut que je m’en tienne à l’astronomie. La géométrie, selon ce que vous me dites, demanderait une âme plus intéressée que je ne l’ai, et la poésie en demanderait une plus tendre, mais j’ai autant de loisir que l’astronomie en peut demander. Heureusement encore nous sommes à la campagne, et nous y menons quasi une vie pastorale ; tout cela convient à l’astronomie. Ne vous y trompez pas, Madame, repris-je. Ce n’est pas la vraie vie pastorale, que de parler des planètes, et des étoiles fixes. Voyez si c’est à cela que les gens de l’Astrée passent leur temps. Oh ! répondit-elle, cette sorte de bergerie-là est trop dangereuse. J’aime mieux celles de ces Chaldéens dont vous me parliez. Recommencez un peu, s’il vous plaît, à me parler chaldéen. Quand on eut reconnu cette disposition des cieux que vous m’avez dite, de quoi fut-il question ? Il fut question, repris-je,