Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/53

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plairont plus ou moins, et je vous assure que je ferais passer bien vite ceux qui s’embarrassent de politique, ou qui mangent leurs ennemis ; mais il y en a d’autres pour qui j’aurais de la curiosité. J’en aurais pour ces belles Circassiennes, par exemple, qui ont un usage si particulier. Mais il me vient une difficulté sérieuse. Si la Terre tourne, nous changeons d’air à chaque moment, et nous respirons toujours celui d’un autre pays. Nullement, Madame, répondis-je, l’air qui environne la Terre ne s’étend que jusqu’à une certaine hauteur, peut-être jusqu’à vingt lieues tout au plus ; il nous suit, et tourne avec nous. Vous avez vu quelquefois l’ouvrage d’un ver à soie, ou ces coques que ces petits animaux travaillent avec tant d’art pour s’y emprisonner. Elles sont d’une soie fort serrée, mais elles sont couvertes d’un certain duvet fort léger et fort lâche. C’est ainsi que la Terre, qui est assez solide, est couverte