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SOUVENIRS


SYRACUSE (20).


Hîc Phœbo digna et musis venerabere vatum
Ora excellentum, sacras qui carmine sylvas,
Quique Syracosiâ resonant Helicona Camœnâ.

(Sil. Ital. Punicor. lib. xiv, v. 28.)

Un chemin taillé dans une roche plate, unie, qui suit le rivage de la mer, et sur laquelle se voient encore les traces creusées par les roues des anciens chars, conduit à la moderne Syracuse. Des carrières, quelques tombeaux, parmi lesquels je cherchai celui de Lygdamis, ce pancratiaste vainqueur aux jeux olympiques, se trouvent sur une colline du sommet de laquelle on découvre Syracuse, qui n’est plus que l’île d’Ortygie[1], fortifiée avec assez de soin.

En face de Plemmyre assailli par les mers,
Une île est élevée au sein des flots amers :
Ortygie est le nom qu’elle eut aux premiers âges ;
Ce nom lui reste encor. C’est sur ces beaux rivages

  1. Ainsi nommée d’un mot grec qui veut dire caille. Ainsi l’île d’Ortygie signifie proprement l’île des cailles ; et cette dénomination lui a été donnée probablement parce qu’il s’y trouvait un grand nombre de ces oiseaux. On l’appelait aussi simplement et par excellence l’Île [Νῆσος en grec]. C’était un des cinq quartiers qui composaient la ville de Syracuse.