Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
170
SOUVENIRS

jolie maison de campagne. J’ai eu fort à me louer de l’accueil de M. Gemmelaro, à qui M. Simon[1] avait bien voulu me recommander. Arrivé à Nicolosi à huit heures du matin, une montée assez douce me conduisit à Gravina, Mascalcia et Torre Griffo, trois villages charmans, situés dans le plus beau pays de la terre, où la culture est à-la-fois la plus facile et la plus négligée. Reçus avec beaucoup d’hospitalité par don Carmelo Gemmelaro, nous jouîmes, de sa terrasse, de la vue de ce nouvel Éden : ce n’était par-tout que pins, orangers et peupliers enlacés de vignes et de lierres.

Munis d’un guide, Antonio Mazzara, que je recommande aux voyageurs, parce qu’il est doué d’une patience et d’une complaisance à toute épreuve, nous partîmes de Nicolosi. On passe sous le monte Rosso, qui est un produit de l’éruption de 1696, et qui, devenu lui-même un volcan redoutable, a renversé, il y a deux ans, le village de Zafarana. La population, réunie dans l’église de ce bourg, fut écrasée par la chute des voûtes. Un homme écoutait le sermon, placé sur la

  1. Auteur d’excellens ouvrages sur l’Angleterre et sur la Suisse.