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SURVENUS EN SICILE EN 1820.

Girgenti et à Calta Nisetta, les conscrits furent arrachés des mains des soldats. La Bagaria, près de la capitale, devint le théâtre des scènes les plus sanglantes entre le peuple et les troupes napolitaines. Ainsi tout faisait prévoir que, dans l’état de fermentation où étaient les esprits à Palerme et dans le reste du royaume, la plus petite étincelle produirait un grand embrasement. Telle était la situation de la Sicile le 1.er juillet 1820.

Cependant la révolte de Naples éclata le 2 du même mois : quelques troupes qui désertèrent sur le monte Forte, se réunirent aux carbonari des deux provinces de Salerne et d’Avellino. Bientôt cette force armée prit un tel accroissement, que, le 6 juillet, le roi se vit contraint d’octroyer la constitution d’Espagne. Le nouveau gouvernement provisoire de Naples soit indécision, soit imprévoyance, soit enfin habitude de considérer la Sicile comme une dépendance nécessaire de ce royaume, n’expédia personne, ne donna aucun avis à Palerme de tout ce qui était survenu à Naples, et la révolte y fut ignorée jusqu’au 15 juillet. Vers le milieu de cette journée, un petit bâtiment anglais fit