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SURVENUS EN SICILE EN 1820.

qui ne désignait que les chefs à la vengeance populaire, les Napolitains ou les étrangers n’eurent à craindre ni pour leurs biens, ni pour leur personne ; et, après cinq ou six jours de détention, ils furent libres de retourner dans leur patrie avec leurs familles et leurs effets. Une junte de gouvernement fut élue à Palerme ; elle essaya de rétablir l’ordre, et le fit avec assez de succès jusqu’au 28 juillet. Une députation partit de Palerme le 2 août, et se rendit à Naples pour demander au roi l’indépendance de la Sicile et renouveler aux pieds du trône le serment de fidélité.

À Naples, cependant, on nourrissait la secrète espérance d’opposer la Sicile à elle-même, en déclarant Messine capitale de cette île. Il est nécessaire de dire que la population de Messine passe pour être entièrement dévouée aux Anglais, et pour avoir été de tout temps jalouse de la prépondérance de Palerme.

Le gouvernement napolitain pensait que les chefs des barons siciliens avaient organisé et dirigé les troubles de Palerme des 16 et 17 juillet ; ils furent même hautement accusés d’avoir fait crier Vive la constitution de 1812, excitant ainsi