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SURVENUS EN SICILE EN 1820.

l’indépendance de l’île serait accordée par Sa Majesté napolitaine, pourvu qu’il fût prouvé que cette indépendance était le vœu de la majeure partie de la population. Ainsi le roi de Naples aurait gouverné deux peuples indépendans l’un de l’autre et régis par des constitutions différentes.

Le général Pépé débarque à Milazzo, le 15 septembre, à la tête de quatre mille hommes environ ; il refuse de traiter avec huit députés de la junte, et manifeste l’intention de marcher immédiatement sur Palerme. Cette ville se prépare à soutenir un siège. Les gens sages sentaient tout le danger de confier la défense d’une capitale à une populace plus disposée au pillage qu’au combat. Le président de la junte et sept autres membres partent pour Termini, et veulent régler avec Pépé les conditions d’une capitulation. Une tempête violente empêcha la députation de retourner par mer à Palerme et de faire connaître à cette ville les termes du traité. Le peuple de Palerme s’assembla tumultueusement, et l’approche des troupes du général Pépé fut regardée comme une trahison de la junte, soupçonnée de vouloir livrer tous les