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NOTES.

perfection, on voyait sur le piédestal une inscription très-célèbre, que ce connaisseur unique, ce Grec habile, qui prétend posséder toutes les finesses de l’art, eût certainement fait disparaître, s’il avait su le premier mot de la langue grecque ; car cette inscription, qui reste seule, indique à-la-fois l’existence de la statue et son enlèvement.

Que dire encore de cette statue d’Apollon, non moins belle que sainte et révérée, qui, par cette double raison, attirait un concours perpétuel de curieux et d’adorateurs dans le temple d’Esculape ? N’est-elle pas devenue votre proie ? N’avez-vous pas fait enlever publiquement celle d’Aristée du temple de Bacchus ? Et celle de Jupiter Imperator, que les Grecs appellent Ourios, cette statue magnifique et si religieusement honorée, n’avez-vous pas été la ravir dans son sanctuaire ? Et ce buste admirable de Paros, qu’on allait voir en foule dans le temple de Proserpine, avez-vous fait difficulté de le prendre ? Cependant cet Apollon était un des objets du culte public, et tous les ans on célébrait sa fête avec celle d’Esculape. Cet Aristée, qui, selon l’opinion des Grecs, est fils de Bacchus, et auquel ils attribuent la découverte de l’huile, était adoré de la même manière et dans le même temple que ce dieu.

À l’égard du Jupiter Imperator, imaginez, citoyens, tous les hommages qu’il recevait dans son temple. Si