Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/367

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entre les plantes et les animaux. Mais qu’elles sont étroites ! car on voit des plantes qui ont une apparence de sentiment (+) et des animaux qui semblent inanimés (+). Il y a des animaux que tous les siècles précédents ont pris pour des plantes ou même pour des pierres.

Dans les animaux la perfection s’élève pareillement par une infinité de degrés jusqu’aux hommes que la raison distingue des brutes. Mais combien sont encore resserrées ces limites puisqu’on voit d’un côté des hommes presque dénués de raison et de l’autre des animaux qui en ont toutes les apparences (+). C’est ainsi que les créatures croissent insensiblement en perfection et que l’on a peine à saisir ce qui distingue de plus parfait du moins parfait. Il est même à présumer que ces bornes, tout étroites qu’elles nous paraissent, diminuent encore à l’infini par l’interposition