Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/382

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ils le temps de rassembler toutes leurs provisions si les fruits parvenaient tous ensemble à maturité ? Comment pourraient-ils les conserver pour leur usage puisqu’il y en a plusieurs dont la saveur est de courte durée ; et que deviendrait le plaisir que nous trouvons dans leur attente et dans leur goût délicieux ? Les cerises et les autres fruits d’été seraient-ils agréables au milieu de l’hiver ? Le vin ne se tournerait-il pas en vinaigre si les raisins d’où l’on exprime cette précieuse liqueur mûrissaient pendant les ardeurs de l’été ? Quel serait le sort de tant de millions de pauvres animaux pour lesquels la bonté du Créateur ne s’intéresse pas moins que pour l’homme ? Comment se tireraient-ils d’affaire si tous les fruits venaient en même temps ? Il y a quantité d’espèces qui ne se nourrissent que de fleurs, d’où tireraient-elles leur subsistance s’il n’y avait des fleurs à trouver que pendant un ou deux mois ?Pourraient-elles en faire des amas qui suffisent pour le reste de l’année ? Il est vrai que la plupart des insectes n’ont pas besoin d’aliments pendant l’hiver et leur corps est fait de telle manière que pendant les temps où il leur serait impossible