Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/389

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ils suivent la loi de leurs penchants brutaux, qui varient à toute heure, semblables à un vaisseau sans mât et sans gouvernail, que la tempête promène çà et là jusqu’à ce qu’elle l’ait brisé. Ces gens-là, qui dans leurs propres actions ne se prescrivent aucune lois, sont les premiers à blâmer de leur langue impure les œuvres du Créateur, dès qu’il y a la moindre apparence de désordre. Ce qu’ils désapprouvent dans l’Etre suprême, ils l’estiment un sujet de gloire en eux chez qui le plus léger accident est capable de tout mettre en désordre. Quelle affreuse confusion ne règne pas dans les personnes de ce caractère ? Quel dégoût et quelle aversion la vue de leurs excès et de leur conduite ne doit-elle pas causer aux intelligences qui en sont témoins ; mais surtout à quel point ne déplaisent-elles pas à l’auteur de l’ordre qui ne saurait aimer que ce qui est dans l’ordre ?

Ce désordre et cette inconstance répugnent souverainement à la nature d’une intelligence. Quand pourrons-nous régler notre imitation sur le plus parfait des modèles, sur l’Etre infini, qui nous a faits à sa ressemblance ? Cherchons