Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/426

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nous venons de parler lorsqu'il s'en détache un peu de poussière.

Apprenez à juger suivant cette idée, mortels remplis d'un orgueil insensé, qui n'avez pas honte de prétendre que le Maître suprême de l'univers dispose et gouverne le monde entier conformément à votre seul bon plaisir. Reconnaissez par la grandeur du Tout, combien peu la majesté du Tout-Puissant perdrait de ton éclat, ou pour mieux dire qu'elle n'en souffrirait en rien, quand vous et toute l'espèce qui vous ressemble rentrerait dans les abîmes du néant. Oui, la perte du genre humain entier intéresserait-elle en quelque chose le Dieu suprême ? Et s'il nous conserve et nous aime, n’est-ce pas uniquement parce qu'il est infini, que sa bonté embrasse toutes les créatures, et qu'il a soin des vermisseaux aussi bien que des séraphins ? Apprenez aussi à juger suivant cette idée, gens bornés et timides, qui croyez que le monde est bien près de sa fin, lorsqu'il reste 5oooo morts sur un champ de bataille. O misère ! O catastrophe ! Il est survenu à un grain de sable une ouverture par laquelle plusieurs milliers d'animalcules qui y étaient logés sont détruits dans