Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/451

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nous ne saurions pourtant conclure autre chose sinon que la sagesse qui a fait toutes ces choses est pour le moins aussi grande que la sagesse humaine. Tout ce qui est le fruit d'un degré de sagesse supérieur à la sagesse humaine nous ne saurions le découvrir ni le comprendre. Car aussitôt que nous apercevons comment une chose est faîte, il n’est plus impossible que nous en fassions nous-mêmes une semblable. Celui qui comprend, par exemple, comment l'air poussé et modifié dans la bouche et dans la trachée artère des animaux peut rendre un son déterminé, l'imitera par le moyen de quelques machines. Mais lorsque nous rencontrons des choses qui sont effectivement incompréhensibles pour nous, nous sommes forcés d'avouer que la sagesse qui les a disposées, surpasse la sagesse humaine. Or il y a dans la nature des choses qui non seulement surpassent l'entendement humain, mais même qui sont directement contradictoires au degré de raison que les hommes possèdent actuellement, en sorte qu'aucun homme n’est disposé à les croire, bien plus que tout le monde s'accorderait à les rejeter comme impossibles si une expérience