Page:Forneret - Ombres de poésie, 1860.djvu/229

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Noble instinct d’un grand peuple acclamé par les autres,
Jamais mieux ton essor ne sut se diriger :
Vois ! canons et drapeaux pris, conquis par les nôtres,
Par des frères vainqueurs sans vouloir se venger.

Mais hélas ! il nous faut pleurer, comme sourire
À cette armée en fête, à tous ces cœurs présents ;
Regardons ce spectacle, impossible à décrire....
Mais n’oublions pas ceux qui manquent dans les rangs.

Venez, vaillants soldats, retrouver votre mère, —
Celle que vous quittez — la Gloire — a bien des maux ;
Si ses baisers sont doux, sa voix est trop amère,
Car il vient toujours du sang et des tombeaux.

Passez, braves, passez ! notre âme vous salue !
Notre âme vous admire au repos comme au feu :
Vous tous, vous ressemblez aux aigles dans la nue,
Avec votre Empereur, — Paris, la France et Dieu !

. . . . . . . . . . . . . . .

Il fallait un bouquet d’odeur majestueuse....
L’amnistie a paru.... regards calmes, cléments,
Pour dire aux égarés : « Rentrez, je suis heureuse,
« Je vous ouvre la porte, oui, grâce, mes enfants. »