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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/264

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les mystères de montréal

de peaux de renard, il avait tranché la tête au grand chef Wapigun.

La nuit qui suivit la rencontre de Thibault et de Pasheeboo, la maison de Raleigh fut entourée par toutes les tribus campées à Natasquan, demandant à grands cris et par des danses de guerre le meurtrier du grand chef.

Raleigh fut impuissant à maîtriser cette foule. L’indignation était trop forte au souvenir de l’hiver du grand vol.

Le capitaine fut traîné devant la tente du chef alors régnant des Agwanus. Elle s’élevait dans un espace circulaire, au milieu de toutes les autres dont elle était séparée par une distance de cinquante pieds environ.

Là, le capitaine du Découvreur fut solidement attaché à un poteau et Pasheeboo parla lentement en ces termes :

— Le Manitou de nos wigwams crie vengeance… Depuis que Wapigun a été tué, l’hiver du grand vol, l’Agwanus marchait la tête basse, la rage dans le cœur… Il n’osait regarder en face la splendeur du firmament, car le meurtrier de son grand chef lui avait échappé !… Maintenant il marchera la tête haute, il regardera en face la splendeur du firmament, car le meurtrier de Wapigun va rejoindre sa victime ce soir même dans le pays des chasses éternelles… Pasheeboo a veillé ; il a épié sans cesse, il a humé l’air ; il a appris des robes noires que l’homme qui se cache dans les ténèbres, qui ne regarde pas son frère en face est