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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/279

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les mystères de montréal

Canadien couché dans l’autre cabine, et que ce narcotique était tellement fort qu’eux mêmes avaient failli tomber à la renverse en le respirant.

Restaient le capitaine et le matelot de quart. La lutte fut courte entr’eux et les traîtres.

— Occupons nous d’abord du capitaine, fit le pirate avec un sang-froid qui montrait qu’il était habitué à ce genre d’ouvrage. Ne bougez pas d’ici vous autres, attendez moi…

Et Jos Matson, cet homme souple malgré ses quarante-cinq ans et les misères qu’il avait endurées, partit avec l’agilité d’un jeune sauvage qui veut surprendre son ennemi.

Paul Turcotte donnait… Matson écouta par la porte entrouverte de la cabine… Le capitaine dormait bien… Alors l’émissaire de Buscapié fit pour lui ce qu’il avait fait pour les autres.

Les traîtres se ruèrent ensuite sur Morin qui était de quart, le bâillonnèrent et le laissèrent étendu sur le gaillard d’avant.

Cette trahison s’était faite rapidement, avec ordre et sans effusion de sang.

Matson alias Riberda poussa un soupir de contentement.

— Ne vous éloignez pas encore des cabines, dit-il.

Il monta sur la plus haute hune du grand mât et fit tournoyer une lanterne autour de son bras, de manière à décrire un cercle.

C’était le signal convenu.