Page:Foucaux - La Reconnaissance de Sakountala.djvu/104

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anasoûyâ, feignant de trébucher en marchant. Ah ! dans ma marche troublée par la précipitation, la corbeille de fleurs m’est échappée. (Elle ramasse les fleurs.)

priyamvadâ, revenant. De qui cette nature bourrue accepterait-elle une excuse ? Il s’est pourtant un peu radouci.

anasoûyâ, souriant. C’est encore beaucoup pour lui. Mais parle.

priyamvadâ. Comme il ne voulait pas revenir, je lui ai fait cette prière : Vénérable, en considérant que c’est la première fois, et que la jeune personne ignore le pouvoir des mortifications, une offense unique doit être pardonnée par votre sainteté.

anasoûyâ. Après ? après ?

priyamvadâ. Après il a dit : « Ma parole ne saurait être vaine ; mais, à la vue d’un ornement qui la fera reconnaître, la malédiction cessera ! » En disant ces mots, il a disparu.

anasoûyâ. Il est donc permis maintenant de se rassurer, puisque le sage roi, en partant, a mis lui-même un anneau portant son nom au doigt de Sakountalâ, en disant : « Ce sera un souvenir. » Sakountalâ aura, dans cet anneau, un moyen sûr à sa disposition.

priyamvadâ. Amie, viens ! accomplissons nos devoirs religieux. (Elles font quelques pas sur la scène.)