Page:Foucaux - La Reconnaissance de Sakountala.djvu/115

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époux, cependant, au moment de quitter l’ermitage, mes pieds ne me portent qu’avec peine en avant !

priyamvadâ. Ce n’est pas toi seulement, mon amie, qui es troublée par ton départ de l’ermitage ; au moment où tu vas t’éloigner de la demeure des ermites, cette demeure semble être dans le même état que toi.

« Les gazelles laissent tomber l’herbe de leur bouche ; les paons cessent leur danse ; les lianes, en laissant tomber leurs feuilles jaunies, semblent verser des pleurs ! »

sakountalâ, retrouvant un souvenir. Mon père, je dirai adieu tout à l’heure à la liane ma sœur, surnommée Lumière-des-Bois[1].

kanva. Je connais ta tendresse de sœur pour elle. La voici, à droite.

sakountalâ, s’approchant de la liane. Lumière-des-Bois, quoique tu sois unie au manguier, embrasse-moi avec tes branches pareilles à des bras tournés de ce côté. À partir de ce jour, je vais m’en aller bien loin de toi !

kanva. « Sakountalâ, par tes mérites, tu as obtenu un époux semblable à toi, que j’avais d’avance choisi pour toi ; puis, cette

  1. V. p. 16.