Page:Foucaux - La Reconnaissance de Sakountala.djvu/198

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nière des Gandharvas, épousé votre servante ; quelque temps après, quand elle me fut amenée par ses parents, j’offensai, en la repoussant par un défaut de mémoire, le vénérable Kanva, qui appartient à votre famille. Ensuite, à la vue de l’anneau, je me suis rappelé que j’avais épousé cette jeune fille. Tout cela me semble une illusion.

« Comme quelqu’un qui, après s’être dit : « Ce n’est pas un éléphant, » douterait quand il vient d’en passer un sous ses yeux, puis verrait ses doutes faire place à la certitude en apercevant la trace de ses pas, telle a été la fluctuation de mon esprit. »

kâcyapa. Mon fils, c’est assez regretter d’avoir commis une faute ; l’aveuglement s’était emparé de toi. Écoute.

le roi. Je suis attentif.

kâcyapa. Lorsque, après être descendue à l’étang des nymphes, Mênakâ, conduisant Sakountalâ, est venue auprès d’Aditi, j’ai compris, à l’instant même, à l’aide de ma seconde vue, que, par la malédiction de Dourvâsas, cette jeune ascète attachée à ses devoirs avait été repoussée par toi, et qu’il n’y avait pas à cela d’autre cause, et que cette malédiction cesserait à la vue de l’anneau.

le roi, avec satisfaction. Je suis par ces paroles délivré d’un grand poids.