Page:Foucaux - La Reconnaissance de Sakountala.djvu/94

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le roi. Charmante fille,

« Toi qui es le plus près de mon cœur, si tu crois qu’il en est autrement pour ce cœur qui n’est attaché à nulle autre, tu me fais mourir une seconde fois, jeune fille aux yeux enivrants, moi déjà frappé mortellement par les flèches de l’Amour. »

anasoûyâ. Seigneur, les rois ont de nombreuses épouses, dit-on ; vous ferez donc en sorte que notre chère amie n’éprouve aucun chagrin à cause de ses compagnes.

le roi. Bonne Anasoûyâ, que puis-je dire de plus :

« Quelque nombreuses que soient les femmes qui m’appartiennent, deux seulement seront l’honneur de ma race : la Terre qui a l’Océan pour ceinture, et cette amie à vous deux ! »

les deux amies. Nous voilà parfaitement heureuses !

priyamvadâ, jetant les yeux en dehors de la scène. Puisque ce jeune faon qui regarde de ce côté avec inquiétude cherche sa mère, viens, Anasoûyâ, allons toutes les deux le reconduire auprès d’elle.

sakountalâ. Chère amie, je reste sans protection ; qu’une de vous deux seulement s’en aille.

les deux amies. Celui qui est le protecteur de la terre n’est-il pas auprès de toi ?