Page:Fougeret de Monbron - Le Canapé couleur de feu.djvu/18

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légère cicatrice d’écrouelle, qui ne paraissait presque pas, et deux grossissimes tétons mulâtres qui n’en faisaient qu’un par l’étroite union que la nature avait mise entre eux, lesquels étaient étayés et retenus par une crevée à l’épreuve.

Crapaudine, assise alors dans une manière de chaise curule, très basse, à cause de ses petites jambes, et prodigieusement évasée, eu égard à l’énorme largeur de ses fesses, s’amusait avec ses femmes à éplucher des oignons pour une salade de pissenlits, qu’elle avait pris la peine de cueillir de ses propres mains, sur les remparts du château. — Eh bien, dit-elle d’une voix de basse-contre à Printanière, avez-vous vu mon tireur de merles ? — Non, madame ; j’ai parcouru toute la forêt, et quelque exactes qu’aient été mes recherches, je n’ai pu en apprendre de nouvelles. — Allez, ma mie, répondit Crapaudine, vous ne serez jamais qu’une sotte : on trouve toujours un homme quand on le veut trouver ; et, si vous aviez bien cherché… Mais je ferai moi-même mes commissions. Que demain, avant l’aurore, tous mes équipages soient prêts pour la chasse, nous verrons si j’aurai meilleur nez que vous. — Tarare, voulus-je