Page:Fougeret de Monbron - Le Canapé couleur de feu.djvu/27

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Eh ! pourquoi non ? reprit le chevalier. L’affublement apostolique est-il un préservatif contre l’incontinence ? Si vous le croyez, que vous êtes dans l’erreur ! Mettez-vous en tête que la plupart de ceux qui embrassent cet état n’ont en vue que de se procurer une vie tranquille et voluptueuse : exempts de tous les embarras de ce monde, ils ne connaissent que les plaisirs ; et c’est pour se les assurer qu’ils se sont imposé la loi du célibat. À leur habit évangélique, toutes les portes leur sont ouvertes ; ils s’insinuent adroitement dans le sein des familles et s’en rendent tôt ou tard les maîtres ; de pauvres maris se voient contraints, pour entretenir la paix dans le ménage, d’inviter les cafards à boire leur vin ; heureux encore si on les quitte à si bon marché ! Mais, tandis qu’ils sont occupés du soin de leurs affaires, que n’ont-ils point à redouter des manœuvres de ces pieux fainéants ? — Fi ! fi ! s’écria la procureuse, j’aimerais mieux recevoir chez moi le régiment des gardes qu’un homme d’église. — Ma mie, dit le procureur, ne voyons ni les uns ni les autres, ce sont de mauvaises connaissances. — Oh ! mon fils, ce que j’en dis n’est que pour vous prouver combien je suis éloignée d’avoir de liaison avec