Page:Fougeret de Monbron - Le Canapé couleur de feu.djvu/90

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Il n’eut pas plus tôt pris une fois ou deux ses plaisirs avec cette fille de chasteté moyenne qu’il ne l’aima plus avec tant d’ardeur et qu’il souhaita plus que jamais les embrassements d’Angélique, à qui il ne donnait aucun repos. Il est vrai qu’il la sollicita en vain, et qu’elle lui déclara en un mot qu’elle préférait d’être livrée à la violence dont il la menaçait. Ce fut après l’avoir tentée inutilement par toutes les voies de douceur et de rudesse qu’il s’avisa d’un plaisant moyen de satisfaire sa passion sur Angélique, sans en obtenir la dernière faveur.

Voici le récit de l’aventure :

Notre amoureux vint trouver sur le soir Angélique, lui dit d’un air fort triste qu’il ressentait le dernier déplaisir de se voir obligé, par la nécessite de ses affaires qui le rappelaient, de quitter en elle la personne du monde pour laquelle il avait le plus d’amour et d’estime. Il but avec elle et ne la vit pas plus tôt en belle humeur qu’il lui demanda si elle n’était pas résolue de lui accorder pour la dernière fois tout ce qui était du badinage amoureux, pourvu qu’il ne passât point à la dernière faveur.

L’habitude qu’ils avaient de folâtrer ensemble ne lui permettant pas de ne pas entendre à une