Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/112

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mante, sans régaler mes Lecteurs du moindre récit de mes prouesses amoureuses. En effet, peut-on être François & n’avoir pas mille choses intéressantes à dire sur ce chapitre ? Quelle Nation ose nous disputer l’art de plaire souverainement au beau sexe ? Quel est le cœur qui puisse nous échapper quand nous prenons la peine de l’attaquer sérieusement ? Qui peut résister à nos transports, à nos tendres saillies, en un mot, à nos belles manières ? Personne assurément. Il n’appartient qu’à nous de moissonner des myrtes où les autres sont trop heureux de glaner. Quoique tout cela soit vrai au pied de la lettre, j’avoue de bonne foi ma turpitude ; à moins que je ne mente pour l’honneur de la Patrie, je ne saurois me vanter en conscience d’avoir eu aucun hazard qui vaille la peine d’être cité. Et pourquoi ne mens-tu pas, bourreau, se récrieront nos Muguets de Ruelles ? Serois-tu le premier, serois-tu le dernier menteur