Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/115

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d’être bien étonné, lorsqu’on me dit qu’un Gentilhomme du Pays qui vouloit se faire Moine, étoit cause de tout ce bruyant & fastueux appareil. On alloit le complimenter de la sottise qu’il faisoit de renoncer au commerce des honnêtes gens pour s’enrôler parmi une troupe de méprisables fainéants. Ainsi les bâtards des Apôtres ont trouvé le secret d’annoblir & de faire respecter le genre de vie le plus abject & le plus à charge à la société.

Il y a une autre coutume encore qui n’est pas moins bizarre, & qui concerne aussi la Moinerie ; je veux parler des Spose Monache, ou filles désignées pour l’État religieux. Ajustées d’une manière tout-à-fait galante, & embellies de toutes les superfluités du Siècle, on les promene dans de beaux Équipages à pas d’Ambassadeurs ; on leur fait voir tout ce qu’il y a de rare ; on les mene aux Spectacles, au Bal & dans les plus belles assemblées : en un mot, on les