Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/121

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De Florence je fus à Pise ; c’est une belle & grande Ville, mais presqu’inhabitée aujourd’hui en comparaison de ce qu’elle étoit autrefois. J’y vis cette fameuse Tour qui penche considérablement d’un côté, & non pas de tous sens, ainsi que bien des gens le croyent.

Le grand charnier, ou le Campo Santo, mérite l’attention des Curieux. Il servoit anciennement à inhumer les Païens, que l’on mettoit dans de grands coffres de pierre fermés d’un semblable couvercle. Les Catholiques n’ont pas dédaigné de mêler en ce lieu profane leurs précieuses reliques avec les cendres de ces misérables réprouvés. Il est vrai que l’eau bénite purifie tout.

Je ne dirai rien de Livourne, sinon que c’est une petite Ville fort jolie, fort bien percée, & qui rend de grosses sommes à l’Empereur, quoiqu’elle ait un Port franc.

Quand on ne veut point perdre son