Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/160

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ont, sans craindre qu’un pouvoir arbitraire les en prive. Que dirai-je enfin de plus ? les Anglois sont libres. Le Souverain ne sauroit enlever aucun Sujet à la Patrie sous son bon plaisir. Graces à la sagesse des Constitutions du Pays, son pouvoir n’est sans limites que pour faire le bien.

Tandis qu’en Spectateur impartial, j’amusois mon loisir à Londres par de semblables remarques, la plupart des Princes de l’Europe avoient envoyé leurs Ministres à Aix-la-Chapelle pour travailler à terminer leurs différends & rétablir la paix. Les Préliminaires furent à peine signés, que je pris la résolution d’aller revoir ma Patrie. Je ne fus pas aussi heureux dans ce voyage que je m’en étois flatté. Mon mauvais sort m’attendoit à Paris, pour mettre ma philosophie à la plus désagréable épreuve & lui donner de l’exercice. Il y avoit déjà trois mois que je m’ennuyois dans cette grande Ville, d’où je