Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/165

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mes apprennent à me connoître. S’il est vrai, comme le Chevalier Robert Walpoole le prétendoit, que tous les hommes ont leur prix, & s’il étoit vrai, suivant cette maxime, qu’ayant aussi le mien, je fusse capable de vendre mon honneur, assurément ceux qui l’acheteroient le payeroient bien cher. Mais il y a apparence que le Ministre ne prêta pas l’oreille à de pareilles insinuations, puisqu’il n’hésita point d’ordonner mon élargissement dès les premiers jours de ma détention. On sera peut-être surpris que ses ordres n’ayent point été d’abord exécutés, & que je n’aye recouvré ma liberté qu’après le mois révolu, malgré le vif intérêt que des personnes en place prenoient à mon affaire. Voici pourquoi. Je manquai à la plus essentielle des formalités : c’étoit un Placet que Son Excellence de Police attendoit. Si, sans faire mal-à-propos le délicat, j’avois écrit sur de beau papier : MONSEIGNEUR,