Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/27

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me de temps en temps, & se perpétue.

Tandis que je m’en souviens, il n’est pas hors de propos que je détrompe les gens trop crédules sur les bonnes fortunes que maints Rapsodistes ont prêtées aux Héros de leur imagination, tant dans le Harem[1] du Grand-Seigneur, que dans ceux des Pachas & riches Particuliers. Toutes ces échelles de cordes, toutes ces Odalisques déflorées ou enlevées, sont des contes que ces faméliques Auteurs controuvent pour remplir une misérable feuille qui est leur gagne-pain. Ce qui donne lieu à tant de mauvais Écrits, c’est le goût dominant que l’on a pour les Aventures extraordinaires & surnaturelles. Au reste, en supposant les lieux tels que ces agréables Fabulistes les dépeignent, il ne seroit peut-être pas impossible à quelqu’étourdi, en risquant pourtant de se faire couper bras & jambes, de nouer une intrigue avec une de ces mal-

  1. Le Harem est le quartier où sont les femmes