Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/35

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qu’à Toulon. Ce seroit ici la place de leur renouveller mes remerciments, si je ne craignois que leur modestie n’en souffrît.

Les vents étant toujours contraires, nous fûmes obligés de nous faire remorquer pour sortir de la Rade. Après deux jours de navigation, le calme nous pris quasi à l’extrémité du Canal. Nous y restâmes mouillés trois ou quatre jours du côté de l’Asie. Enfin, un vent petit frais venant à souffler, Mr. de Caylus tira son coup de canon de partance. Nous serpâmes l’ancre, & nous appareillâmes. Notre Vaisseau s’appelloit l’Heureux. Je n’en ai jamais connu de si mal baptisé. Le maudit coche (car c’en étoit un pour la pesanteur) refusa de gouverner, & malgré tout ce que l’on pût faire pour le mettre en route, il obéissoit aux courants, & s’en alloit son petit train à terre. La crainte d’échouer répandit l’allarme parmi l’équipage. Heureusement Mr. de Glande-