Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/39

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notre pauvre vaisseau l’Heureux ayant beaucoup souffert, & presque perdu son gouvernail.

On s’attend sans doute que je vais parler des Religieux Militaires de l’Ordre de saint Jean de Jérusalem, de la situation de leur Isle, de la manière dont elle est fortifiée & de la beauté de la Ville. Peut-être se flatte-t-on aussi que je dirai quelque chose des plaisirs innocents de ces pieux Défenseurs de la Foi, de leurs Opéra, en un mot, de ces charmantes Cantatrices, que les Baillifs, Commandeurs & Grands-Croix entretiennent, & que les Chevaliers greluchonnent. Je pense en effet que le sérieux de ces mémoires ne seroit pas incompatible avec de semblables observations ; mais malheureusement je n’ai point eu la liberté d’en faire d’aucune espece. On sait que tout Vaisseau venant du Levant, dans quelque Port ou Havre qu’il aborde, doit faire quarantaine, & qu’on la fait plus ou moins