Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/49

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doit pas trouver étrange que je n’aye pas la même complaisance pour les siennes. Ces lâches égards dont les hommes trafiquent entr’eux, font des grimaces auxquelles mon cœur ne sauroit se prêter. On a beau me dire qu’il faut se conformer à l’usage ; je ne consentirai jamais à écouter un Original qui m’ennuye, ni à caresser un Faquin que je méprise, encore moins à prodiguer mon encens à quelque scélérat. Ce n’est pas que je croye mieux valoir que le reste des humains : à Dieu ne plaise que ce soit ma pensée ! Au contraire, j’avoue de la meilleure foi du monde que je ne vaux précisément rien ; & que la seule différence qu’il y a entre les autres & moi, c’est que j’ai sa hardiesse de me démaquer, & qu’ils n’osent en faire autant. En un mot, à l’imitation de l’Abbé de B. M.[1] qui révéla le secret de l’Église, je révèle celui de l’humanité, c’est-

  1. Il dit un jour, perdant son argent à l’Hôtel de Gêvres, qu’il n’y avoit point de Purgatoire.