Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/60

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suffisance ne me permet pas de faire de pareils essais. Je me contenterai de dire, sans prendre ce ton décisif qui ne me va point, que j’ai vu de grands morceaux dans toutes sortes de genres, dont j’avoue n’avoir que bien foiblement apprécié les beautés, faute d’être initié dans les mysteres des gens de la profession. Qu’il me soit permis pourtant d’observer en passant, qu’on pousse un peu trop loin la prévention pour les Anciens, & qu’il y a une sorte de fanatisme & d’idolâtrie à vouloir leur donner la prééminence en tout. Il est faux de soutenir qu’on ne puisse les imiter, encore moins les égaler. Sans vouloir me donner le ridicule que je viens de fronder, en approfondissant une matière qui n’est pas de ma compétence, je ferai voir (& je ne suis en cela que l’Écho des gens de goût) qu’en une infinité de choses les Modernes ne sont pas inférieurs aux Anciens, & qu’ils les surpassent même en beaucoup de ren-