Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/70

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pour moi. Je crois avoir lu, dans le Spectateur, qu’un particulier de Londres fit le voyage du Grand-Caire, à dessein seulement de prendre les dimensions & la hauteur des Pyramides. Eh bien, j’ai l’honneur d’être le second tome de ce fou-là. Ce fut uniquement pour grimper sur le mont Vesuve, que je pris la résolution d’aller à Naples. Il est aisé de juger à quel point ma curiosité fut satisfaite, lorsqu’après avoir bien sué pour parvenir au haut du Volcan, je ne vis qu’un large trou & beaucoup de fumée. Cette démarche extravagante peut s’appliquer figurément au train ordinaire du monde. On se fait les fantômes les plus agréables des grandeurs, des titres & des rangs : on sacrifie tout pour y monter. Y est-on arrivé ? l’illusion cesse ; on voit qu’on n’a rien gagné, ou du moins bien peu de chose. Qu’un pareil texte ouvriroit un beau champ à l’éloquence de quelqu’humble Porte-Capuchon, pour re-