Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/94

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grand prix ; mais ces choses ne sont admirables que pour ceux qui n’ont rien vu de mieux. La Galerie du Grand-Duc de Toscane, même telle qu’elle est encore aujourd’hui, renferme des pièces que toutes les riches breloques & la sacrée Orfèvrerie de Lorette ne suffiroient pas à payer. Que de profanes connoisseurs & gens de goût préféreroient la Vénus de Médicis in naturalibus, à la Madone endimanchée & chargée de ses plus beaux atours ! aussi cette incomparable Vénus n’est point un ouvrage de saint Luc.[1]

Je fis provision, avant de quitter Lorette, de grains bénits, de Rosaires, d’Agnus Dei, & autres semblables denrées. On ne sauroit croire de quelle ressource sont quelquefois ces pieuses babioles pour se faire des amis. Souvent de pareilles guenilles m’ont applani bien des difficultés dans le cours

  1. Quelques idiots se sont mis en tête de le faire Peintre & Sculpteur.