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MANUSCRITS DE FOURIER.

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SUR

L’ESPRIT IRRÉLIGIEUX DES MODERNES



I. sur l’emploi des systèmes répulsifs en religion.


Le tort principal de la raison est d’envisager toute question de mouvement social en système simple, faire de Dieu et de l’homme des êtres simples en mécanisme et en but, exclure Dieu d’intervention régulatrice dans les relations sociales, isoler l’homme de son appui essentiel, qui est Dieu, vouloir que la raison exerce par elle seule et sans intervention de Dieu la plus haute fonction du mouvement, la législation, et compléter cette série d’attentats par l’inconséquence d’implorer Dieu, réclamer sa providence, quand on la repousse de fait par le refus d’étudier l’Attraction, seul interprète de ses décrets sociaux.

Qu’est-ce qu’une société qui s’isole de Dieu et ne coïncide avec lui en aucune branche de système social ? Je compare une telle société à une armée qui n’a ni général, ni ordre, ni marche combinée, et dont tous les corps agissent incohéremment. On va voir que telle est la manœuvre de la Civilisation moderne. Isolée en tous sens de l’esprit divin qui doit être son pivot, son point de ralliement, elle est compromise même par les succès partiels qu’elle obtient, comme le succès des sciences physiques. C’est ce que je vais démontrer dans cet intermède, où je ne puis prendre de conclusions que sur le sujet précédemment traité, sur la scission de la raison humaine avec la raison divine dont la Civilisation ne veut pas reconnaître la suprématie, la nécessité d’intervention et révélation.

Tout acte législatif des hommes attente à la suprématie de Dieu. Il