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CHAPITRE I

l’inclinaison de la tangente des lignes courbes, et dans la dynamique, la vitesse du mobile pendant le mouvement varie : elle mesure dans la théorie de la chaleur la quantité, qui s’écoule en chaque point d’un corps à travers une surface donnée. L’analyse mathématique a donc des rapports nécessaires avec les phénomènes sensibles ; son objet n’est point créé par l’intelligence de l’homme, il est un élément préexistant de l’ordre universel, et n’a rien de contingent et de fortuit ; il est empreint dans toute la nature.

21.

Des observations plus précises et plus variées feront connaître par la suite si les effets de la chaleur sont modifiés par des causes que l’on n’a point aperçues jusqu’ici, et la théorie acquerra une nouvelle perfection par la comparaison continuelle de ses résultats avec ceux des expériences ; elle expliquera des phénomènes importants que l’on ne pouvait point encore soumettre au calcul ; elle apprendra à déterminer tous les effets thermométriques des rayons solaires, les températures fixes ou variables que l’on observerait à différentes distances de l’équateur, dans l’intérieur du globe ou hors des limites de l’atmosphère, dans l’Océan ou dans les différentes régions de l’air. On en déduira la connaissance mathématique des grands mouvements qui résultent de l’influence de la chaleur combinée avec celle de la gravité. Ces mêmes principes serviront à mesurer la conducibilité propre ou relative des différents corps, et leur capacité spécifique, à distinguer toutes les causes qui modifient l’émission de la chaleur à la surface des solides, et à perfectionner les instruments thermométriques. Cette théorie excitera dans