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CHANTECLER À LA SCÈNE

Coquine, ils n’ont voulu, ces Coqs, qu’être cocasses !
Mais, Coquins, le cocasse exige un Nicolet !
On n’est jamais assez cocasse quand on l’est !
Mais qu’un Coq, au coccyx, ait plus que vous de ruches,
Vous passez, Cocodès, comme des coqueluches !
Mais songez que demain, Coquefredouilles ! mais
Songez qu’après-demain, malgré, Coqueplumets !
Tous ces coqueluchons dont on s’emberlucoque,
Un plus cocasse Coq peut sortir d’une coque,
— Puisque le Cocassier, pour varier ses stocks,
Peut plus cocassement cocufier des Coqs ! —
Et vous ne serez plus, vieux Cocâtres qu’on casse,
Que des Coqs rococos pour ce Coq plus cocasse.

Notez bien qu’ici Chantecler assure que, s’il emploie ce langage extravagant, c’est pour se moquer du Paon. Tout à l’heure, ce sera pour se moquer du Merle ou de la Pintade. Patou ne donne pas d’autre excuse, ni le Pivert, ni la Faisane… Drôle de pièce, en vérité, que celle-là, où les gens d’esprit n’ont plus d’autre ressource, pour se venger des imbéciles, que de descendre à leur vocabulaire, et qui, faite soi-disant pour protester contre le mauvais langage, demeure presque en son entier un tissu de calembours et d’à peu près mêlés à des termes d’argot !

⁂ Jusqu’aux Crapauds qui font du calembour.

Supposez que vous ayez entendu déjà trois actes interminables, en vers comme ceux que vous venez de lire (il y en a de meilleurs que ceux-là, il y en a de pires aussi).

Vous avez savouré l’Hymne au Soleil, lequel donne une bien meilleure impression à la lecture qu’à la scène.