Page:Fournier - Mon encrier (recueil posthume d'études et d'articles choisis dont deux inédits), Tome II, 1922.djvu/159

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manifeste d’un bout à l’autre de son livre, n’est en effet pas exceptionnel, il est au contraire représentatif, au plus haut degré, de la mentalité commune à l’immense majorité de notre jeunesse soi-disant « instruite ». Nous tenons de M. Roy lui-même que le nouveau romancier fut un des élèves les plus brillants du séminaire de Québec. Dès ses humanités, il faisait l’admiration générale par ses « éloquentes », ses « longues harangues », et il n’est pas jusqu’à M. Roy qui déjà me saluât en lui une nature « d’élite » (Article déjà cité.) Il poursuit donc au séminaire de Québec, « l’une de nos meilleures institutions », un cours d’études de huit années, sous la direction des « meilleurs professeurs », et prend ses degrés de bachelier. Puis. — c’est encore M. l’abbé Roy qui nous instruit de ce détail, après trois autres années d’études, cette fois à la « célèbre » université Laval de Québec, le voilà avocat. C’est alors qu’il se dit : « Je vais faire un livre » : — et il écrit Au Large de l’Écueil.

Il écrit « Au Large de l’Écueil » à vingt-cinq ans passés, — sans être ni alcoolique, ni morphinomane, ni cocaïnomane, — sans avoir jamais donné le moindre signe d’aliénation mentale, — toujours et de plus en plus, aux yeux de tout le monde, « garçon d’avenir » et nature « d’élite ».

Enfin l’ouvrage paraît. Croyez-vous au moins