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MÊME SUJET[1]



Quelques Français m’ont fait savoir leur sentiment sur mon dernier article.

Tous s’accordent à voir dans cet écrit une malveillance profonde à l’endroit de leur race — et de la mienne.

Ils assurent que j’ai voué dans mon cœur une haine farouche à tout ce qui vient du doux pays de mes ancêtres, et que je forme secrètement des vœux pour une Saint-Barthélemy des Français.

La preuve, disent-ils, c’est que vous demandez le bannissement de tous ceux de nos compatriotes qui occupent des chaires dans votre université, et leur remplacement immédiat par des Canadiens. De plus, vous accablez M. du Roure de critiques imméritées.

Toutes ces méprises me désolent. Franchement, je n’aurais pas imaginé qu’on pût à ce point défigurer mon pauvre article.

Voyons, n’ai-je pas, tout d’abord, restreint mes remarques à la seule chaire de littérature ? n’ai-je même pas écrit que pour les sciences, et

  1. Paru dans le Nationaliste du 28 novembre 1909 et faisant suite à l’article intitulé : Pourquoi pas un Canadien ?