Page:Fournier - Mon encrier (recueil posthume d'études et d'articles choisis dont deux inédits), Tome II, 1922.djvu/6

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

quoi, ne nous en laissant imposer, Madame, ni par le masque audacieux que vous portez ni par le beau nom que vous avez volé, nous déclarons, sans plus de cérémonie, que vous êtes une drôlesse.


⁂ C’est odieux, ce langage, n’est-ce pas, Messieurs les pondérés, Messieurs les mesurés, Messieurs du juste milieu ?

Eh bien ! non.

Non : votre indignation n’a rien qui la justifie. On doit traiter avec infiniment d’égards les femmes qui se respectent, mais pour les autres, si nous voulons faire justice de leurs abominations, qui donc osera nous le reprocher ?

Sans doute vous nous déclarez violent, excessif, outré, — et nous ne doutons pas que vous demandiez ce qu’en vérité cette pauvre critique a fait de si mal. Eh bien ! voulez-vous le savoir ?


⁂ Le crime irrémissible de cette usurpatrice qui se fait appeler notre critique, c’est, avant tout, de boucher le chemin par où la vraie critique pourrait passer.

Comment voulez-vous — pour l’amour du Ciel ! — comment voulez-vous qu’aujourd’hui un homme intelligent ose élever la voix dans le tumulte des louanges aussi banales qu’absurdes qui accueillent invariablement chaque production nouvelle ?