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Page:Frère Gilles - Les choses qui s'en vont, 1918.djvu/22

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LES CHOSES QUI S’EN VONT

de la chaîne ou de la tissure pour les habillements du dimanche, c’était toujours le même entrain rieur. Entre temps, dans un coin obscur, il attendait dans le silence, l’heure du travail et du dévouement qui devait l’auréoler de gloire. Oh ! le vaillant petit rouet !

Et malgré tant de services rendus, tant de chansons répétées parfois depuis l’aurore jusqu’à la brunante et dans les soirs, les bruits courent que les rouets s’en vont…

Hélas ! que de rouets et de dévidoirs sont, à l’heure qu’il est, juchés sur les entraits des fournils ou dans les ravalements des greniers ; élévation sans gloire qui se fait sans honneur et ne promet que l’oubli.

Oh ! les vieux rouets qui ne filent plus ! les vieux dévidoués qui ne virent plus ! Quelles confidences ils se doivent faire là-haut, dans la noirceur et les fils d’araignées, sur les vieilles gens qui fu-