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Page:Frère Gilles - Les choses qui s'en vont, 1918.djvu/26

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LES CHOSES QUI S’EN VONT

grettons toutefois qu’il faille tant de cérémonies à certains savants pour apprécier une belle fleur, selon une théorie qui peut être très logique, mais aussi parfaitement ennuyeuse comme tout ce qui est bien raisonné.

L’élasticité des formules en général et de celle-ci en particulier ne semble pas pouvoir s’étendre à l’objet qui m’occupe ; car s’il est une chose qui puisse guérir la verve descriptive d’un individu — maladie qu’on nomme la tuberculose littéraire — en fut-elle à sa troisième période, c’est bien la vue du métier.

Approchons-nous pourtant pour le considérer. Chacun sait qu’à la suite de relations suivies la personne laide s’embellit, tandis que la beauté perd, si elle ne possède pas des qualités de l’esprit et du cœur. La laideur n’empêche personne d’être aimable et aimé au plus haut degré : nous en avons la preuve tous les jours.

Le métier est dans ce cas. Étudions-le et nous ne pourrons nous défendre de lui donner toute notre amitié.