Aller au contenu

Page:Frère Gilles - Les choses qui s'en vont, 1918.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
LES CHOSES QUI S’EN VONT

un peu partout dans la maison, et jusque dans le fournil. Lorsqu’elles étaient pâles ou même toutes blanches, elles servaient de couvertures de lit. Parmi ces dernières, celles qui étaient préparées avec plus de soin et partant, plus fines, devenaient des couvrepieds de ber et même des tapis de table.

Rouet, métier et Cie Limitée… s’unissaient pour remplir les commodes et les armoires à deux battants, de draps de toile et de flanelle, de jupes, et de mantelettes, et que sais-je encore… sinon que tout cela sentait le foin d’odeur de sept lieues à la ronde.

Quand la mère voulait se reniper, elle savait bien trouver la robe de mérinos pour l’hiver, à côté de celle de popeline pour l’été. Son châle à franges, en soie fleurie (du gros-de-Naples) plié avec dévotion, supportait le chapeau-à-bec, avec des gorgettesfalle-de-pigeon — larges comme ça. Tout à côté, l’entoucas à pomme d’ivoire qui avait bien coûté six shellings six sous, et les menottes de filoselle qu’on ne trouverait plus asteure pour un écu et