Aller au contenu

Page:Fréchette - Poésies choisies, I, 1908.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 32 —


Il ne veut s’arrêter dans sa lutte immortelle
Qu’au jour où le drapeau de la France nouvelle
Flottera, libre et calme, étalant dans ses plis
Le légitime orgueil des saints devoirs remplis !

Mais le nombre devait triompher du courage.
Un roi lâche, instrument d’un plus lâche entourage,
Satyre au Parc-aux-cerfs, esclave au Trianon,
Plongé dans les horreurs de débauches sans nom,
Au gré des Pompadour jouant comme un atome
Le sang de ses soldats et l’honneur du royaume,
De nos héros mourants n’entendit pas la voix.
Montcalm, hélas ! vaincu pour la première fois,
Tombe au champ du combat, drapé dans sa bannière.
Lévis, dernier lutteur de la lutte dernière,
Arrache encor, vengeant la France et sa fierté.
Un suprême triomphe à la fatalité !

Puis ce fut tout. Au front de nos tours chancelantes,
L’étranger arbora ses couleurs insolentes ;