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Ah ! puissent voir longtems votre beauté sacrée,
Tant d’amis, sourds à mes adieux !
Qu’ils meurent, pleins de jours ! que leur mort soit pleurée !
Qu’un ami leur ferme les yeux ! »

Ces vers sont d’un Poëte et d’une ame sensible. Quel dommage que l’infortune ait perverti l’usage d’un talent si marqué !

On a pensé que cette note suppléerait à l’insuffisance des articles qu’on trouve, sous le nom de Gilbert, dans les dictionnaires.


NOTE
SUR CE VERS :


Ô Lucius Vetus, quel honneur pour ton nom !

Dans les annales de Tacite, livre 13, No. 53, on lit que tout était tranquile dans la Germanie, par les soins de deux Généraux, nommés Paullin Pompée et Lucius Vetus, qui avaient eu le bon esprit de croire qu’ils pouvaient s’illustrer davantage en maintenant la paix, que par les honneurs du triomphe, devenus trop communs. Cependant pour ne pas laisser amollir le soldat, ils l’avaient occupé, savoir, Paullin Pompée à finir une digue que Drusus avait commencée afin de contenir le Rhin ; Vetus se disposait à joindre la Moselle et la Saône, par un canal creusé entr’elles, de manière que les armées qui viendraient de Rome par eau, remontant le Rône et la Saône, pourraient passer par ce canal de la Moselle sur le Rhin, delà dans l’Océan et qu’écartant ainsi les difficultés des transports, une