Page:Franc-Nohain - Guide du bon sens (1932).djvu/43

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acrobates pour présenter dans les cirques un numéro sensationnel, notre curiosité pourra être piquée au vif ; mais vous ne supposez pas que notre bon sens y trouvera son compte.

Encore ceux-là, c’est leur métier, ils font cela pour gagner leur vie, et si le bon sens n’a jamais proféré cette absurdité monstrueuse qu’il n’y a pas de sot métier, il est bien forcé de reconnaître qu’un métier, si sot soit-il, on est bien forcé de l’exercer pour gagner sa vie, quand on n’en a pas d’autre.

Mais il y a les amateurs, — de quoi se mêlent-ils, et qu’est-ce qui les prend ? — il y a l’alpiniste qui, sans guide, s’élance à l’escalade d’un pic inaccessible, roule dans une crevasse et ne retrouve plus le chemin du retour, se perd dans les neiges et meurt de froid ; il y a le nageur intrépide qui, sourd aux appels du maître baigneur, dépasse les limites du bain surveillé, gagne la pleine mer et est emporté par une lame de fond.

Le bon sens ne vous interdit ni la nage ni l’alpinisme ; il ne vous interdit aucun sport et bien au contraire le bon sens est trop l’ami de l’hygiène pour ne pas tomber d’accord que la jeunesse d’autrefois, si peu sportive, était élevée en dépit du bon sens.

— Faites du sport, recommande le bon sens, mais dans les mêmes conditions et sous les