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PRINCES DU SANG.

être la seule circonstance où l’un de ces princes donna l’exemple des égards conjugaux. M. le duc d’Orléans était, en effet, le seul qui ne fût pas ouvertement séparé de son épouse. Madame la duchesse de Bourbon, sa sœur, ne vivait point avec son mari, non plus que la princesse de Conti.

La vertu semblait s’être réfugiée sous le toit du duc de Penthièvre, qui se consolait près de sa belle-fille, l’infortunée princesse de Lamballe, de la mort prématurée de son fils unique, que les perfides conseils de son beau-frère, le duc d’Orléans, avaient précipité dans la tombe avec la scélératesse la plus raffinée. En associant, en effet, le jeune prince de Lamballe à ses débauches, il l’avait tué à vingt ans, et se voyait ainsi l’unique héritier de la belle et immense succession du duc de Penthièvre, qui passa dès lors son temps à Eu, à Sceaux ou à Vernon, entre la bienfaisance, l’étude et l’amitié.

Madame de Lamballe était sincèrement attachée à la reine. Ce fut cette amitié qui la fit revenir en France pour y trouver la mort la plus cruelle, mort qui enrichit encore le duc d’Orléans.

Le duc de Penthièvre, qui descendait du comte de Toulouse, fils naturel de Louis XIV et de madame de Montespan, n’était distingué des princes du sang que par un lambel dans son écusson, et une ligne qui, dans la nomenclature de la famille royale, séparait sa maison de celles des princes descendus légitimement de nos anciens rois.