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III
ET LES DIALOGUES SUR LA PEINTURE

térisé. Elle fut construite, au retour de Vasco de Gama (1499), sur l’emplacement d’un modeste ermitage où les explorateurs avaient passé en prières la veillée qui précéda leur départ. Des monuments analogues ne tardèrent pas à s’élever de divers côtés en Portugal. Mais la destinée du style manuelin devait être aussi éphémère que brillante ; une nouvelle formule d’art, celle de la Renaissance, était déjà en honneur lorsqu’on termina, en 1551, les travaux de Belem.

Le règne d’Emmanuel se signale donc par une période d’effervescence artistique d’autant plus féconde qu’elle fut de courte durée.

Comme il advint souvent en ces provinces lointaines où les hommes de talent n’étaient qu’en petit nombre, on fit appel à des artistes étrangers ; peut-être aussi vinrent-ils d’eux-mêmes, se promettant gloire et profit. C’étaient tous gens du Nord, car le Portugal, où les influences italiennes n’avaient guère pénétré, restait fidèle à la tradition flamande. Aux ornemanistes et imagiers des peintres se joignirent, supposant bien que, les églises une fois bâties, leur habileté trouverait à s’employer.

De ce groupe faisait sans doute partie un certain Antoine, miniaturiste ou enlumineur, dont le nom patronymique ne nous a pas été conservé, mais que ses contemporains, suivant un usage fréquent,