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XXII FRANCISCO DE HOLLANDA

tement l’artiste passa ses dernières années. Il semble se complaire à remâcher son amertume, et peut-être n’est-ce pas sans dessein. je serais, porté à croire qu’il voulut, en ce livre, laisser comme un testament de sa vie, par lequel il confie à l’avenir le soin de lui faire réparation. On pourrait invoquer à l’appui de cette conjecture que Francisco de Hollanda manifesta, cette fois, la ferme intention de publier le traité Da fabrica. Si, comme les précédents, il n’a jamais été imprimé, les licences requises n’en furent pas moins demandées à la censure ecclésiastique, et accordées à la date du 13 avril 1576.

L’exil volontaire de Francisco en cette maison de campagne « que rien au monde n’aurait pu lui faire quitter » ne dura guère que deux ans. Le 22 janvier 1572, il a regagné Lisbonne, d’où il écrit à Philippe II d’Espagne pour lui annoncer l’envoi de deux miniatures par lui peintes et représentant La Passion et La Résurrection. Quelques mois plus tard, paraissaient Les Lusiades, magnifique chant de gloire dont s’enivra le Portugal à la veille de sa décadence.

Aussitôt après, tout s’assombrit. Et voici que, pour l’artiste vieillissant, les deuils nationaux se doublent de deuils personnels. En 1575, son maître André de Resende meurt à Évora, âgé de quatre-